La conquête de l'Algérie (1830 - 1871)

Quelques mots maintenant sur la topographie générale du pays.

Les Chaînes des montagnes sont généralement parallèles à la mer. La partie du sol qui s'étend du littoral jusqu'à leurs sommets porte le nom de Tell. C'est la partie la plus fertile de l'Algérie. Puis, vient la région des Hauts Plateaux, dont les sommets sont couverts de neige pendant l'hiver. Les céréales y abondent bien que d'immenses étendue de terrain n'y soient pas cultivées.

Après avoir descendu ces montagnes du côté du sud, on tombe dans le désert du Sahara où on ne trouve plus que des oasis dans les endroits qui peuvent être irrigués et où on cultive en grand le palmier dattier, dont le fruit est la principale ressource des indigènes.

Les cours d'eau sont presque tous desséchés pendant les chaleurs, par contre, pendant la saison des pluies, ils grossissent quelquefois d'une manière effrayante et causent de nombreux désastres. Ces cours d'eau obligés de traverser les chaînes de montagnes pour aller se jeter dans la Méditerranée, s'engouffrent dans des passages qui forment souvent des gorges profondes creusées les unes pour les eaux elles-mêmes, d'autres par des cataclysmes qui remontent à des époques séculières. Telles sont les gorges du Rummel (Écrit ainsi dans le livre de mon aïeul) qui entourent une grande partie Constantine. Les rivières, qui coulent vers le sud se perdent généralement dans les sables ou se jettent dans les lacs dont les eaux sont salées.

Le sous-sol contient d'immenses nappes d'eau qui permettent de creuser en quantité des puits artésiens et de rendre fertiles des terrains qui semblaient être condamnés à une stérilité éternelle.

Après cette description sommaire et avant de commencer l'historique de la conquête, nous ne croyons pas inutile de donner un aperçu de ce qu'étaient le gouvernement de la contrée et les moeurs de ses habitants.

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