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Etienne Courbin

La biographie d'Etienne Courbin

Chapitre V.
Je cherche ma voie...

(Eveline Courbin)

Au retour du service militaire, je n'avais plus du tout envie de rester au petit barrage. Je sentais que cette vie ne me convenait plus, alors je partais au Sig donner ma démission au Syndicat des Eaux. Sans argent et sans travail, je demandais à Jeannot Escudier:

- "Tu n'aurais pas du travail pour moi?"

- "Si tu veux, il me manque quelqu'un pour surveiller ma récolte de petits pois."

La récolte avait duré 6 jours. Je refusais qu'il me paye puisque je lui devais l'argent qu'il m'avait prêté pour l'enterrement de ma grand-mère.

Je n'avais pas de travail et un après-midi, je me promenais sur le grand boulevard du Sig. Devant moi marchait une jeune fille. Je trouvais qu'elle avait de belles jambes. Je ne savais pas que plus tard, elle deviendrait ma femme. Ce même après-midi, je rencontrais sur le boulevard René Garcia qui me proposait:

- "J'ai un chantier au barrage de Perrégaux. Il y a déjà sur place deux espagnols et des gens du bled. Si tu veux, j'ai besoin d'un surveillant..."

Les deux espagnols de la carrière faisaient toujours le même menu pour les repas. Riz et morue. Jusqu'à ce que j'en sois malade. Finalement, ils se décidèrent à acheter de la viande. En définitive, çà ne revenait pas plus cher. A ce chantier, il y avait un arabe à qui je confiais de l'argent pour acheter un paquet de bougies afin de les porter au marabout du coin. Ce même arabe me proposait alors:

- "Tu ne veux pas que je t'emmène dans une grande "zaouia" rendre visite à un très grand marabout?"

Cheikh Belahouel était très réputé pour sa sagesse, son savoir et sa grande hospitalité. Il faisait beaucoup de bien autour de lui. Les gens venaient de très loin le consulter. Il recevait tout le monde avec beaucoup de gentillesse et de dignité. Il offrait le gîte et le couvert à tous ceux qui lui rendaient visite. Avant de le quitter, le Cheikh me couvrait de son grand burnous en prononçant ces mots:

Julot et le Cheikh Belahouel

- "Ca te portera chance..."

Ce grand marabout, homme d'Allah, m'a beaucoup impressionné. Il naissait entre nous une grande amitié. Chaque fois que je le pouvais, je lui rendais visite.

Toujours en surveillant la carrière de René Garcia au barrage de Perrégaux, je constatais que le long de la rivière, il y avait énormément de pierres. Je pensais qu'avec trois ouvriers, je pouvais ramasser cette pierre, la charger sur un camion et la vendre. L'idée me plaisait bien, j'allais à Perrégaux acheter du matériel à crédit. J'embauchais trois manoeuvres et on se mit à ramasser la pierre. J'avais trouvé un client pour cette pierre et à la fin de mon contrat je payais les ouvriers, le matériel et je me retrouvais avec une belle somme d'argent.

Alors que je me rendais à la gare pour retourner au Sig, je rencontrais un Sigois, Monsieur Bernabeu, le frère du pharmacien.

- "Bonjour Monsieur Bernabeu."

- "Bonjour Monsieur Courbin, que faites vous là?"

- "Je m'apprête à prendre le train pour rentrer au Sig."

- "Je vous amène avec moi si vous le désirez. J'ai ma voiture, juste un petit détour par la ferme."

- "Je veux bien, avec grand plaisir."

A la ferme, je remarquais une voiture Citroën Torpédo 5 places.

- "Qu'est ce que vous faites avec cette voiture?"

- "Rien de bien spécial. Si je trouve un acheteur, je la vends. Elle marche bien, vous savez."

- "Je ne pourrais pas l'essayer?"

- "Bien sur, nous avons le temps, je ne suis pas pressé."

Je montais aussitôt dans la voiture et faisais un tour.

- "Qu'est ce que vous en demandez?"

- "1500 francs."

Je sortais les 1500 francs de ma poche, les lui tendais et retournais au Sig avec ma première voiture.

Voyage à Ménerville avec la Citroën Torpédo

J'étais pressé de la montrer à Cécile. Entre temps, je m'étais fiancé à Cécile Parréno. Je l'avais déjà croisée sur le grand boulevard du Sig, avenue de la République. En fait, j'avais fait sa connaissance au mariage d'amis communs, Jean Martinez dit "Jouanet" et Germaine Salas. Nous avions dansé ensemble toute la soirée et nous nous étions bien amusés. Quand je la raccompagnais chez elle, nous nous étions promis de nous rencontrer les fins d'après-midi sur le boulevard. Peu de temps après, ma mère et Louis allaient demander sa main à Monsieur et Madame Jacques Parréno.

Jacques et Joséphine Parréno entourés de leurs enfants

Trois jours plus tard, l'idée me venait d'aller chez Peugeot à Oran acheter une voiture conduite intérieure 7 places pour faire le taxi. Je donnais la voiture achetée en reprise et payais le solde de la voiture neuve en 2 valeurs. Le lendemain, sans plus attendre je commençais à prendre des clients avec mon taxi. Je travaillais bien, je n'arrêtais pas. Un jour, je recevais la visite de mon ami Abdallah. Il venait me proposer d'acheter un deuxième taxi avec moi. Une association. Je crois que c'était mon frère Henri qui conduisait ce deuxième taxi.

Peu de temps après, en allant chez Peugeot pour acheter une pièce, le directeur, Monsieur Nicolas m'abordait:

- "Ne voudriez vous pas représenter Peugeot et Delahaie au Sig? Monsieur Parreno qui devait nous représenter ne nous a pas donné de réponse."

Mon beau-père n'était pas intéressé, il avait trop de travail avec ses machines agricoles. J'acceptais cette proposition et le jour même, je devenais représentant de la maison Peugeot et Delahaie. Monsieur Jolly m'avait accompagné au Sig afin de m'aider dans mes nouvelles activités. J'étais en taxi avec un client, lorsque Monsieur Jolly vendait la première Delahaie à Monsieur Benhalima. Ainsi, j'encaissais ma première commission. J'avais confié les taxis à des chauffeurs et je m'occupais plus particulièrement de la vente des voitures. Nous étions alors dans les années 1928, une année faste pour le coton, surtout dans la plaine du Sig bien irriguée par les eaux du grand et du petit barrage. Les colons de l'époque s'étaient enrichis grâce à ce coton et j'avais vendu cette année là, une dizaine de Delahaie et 3 ou 4 Peugeot. Soudain le cours du coton s'effondra. Les colons n'achetaient plus de Delahaie. Ils les trouvaient trop chères. L'usine Masculier qui traitait ce coton déposa le bilan.

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